Ezekiel 25:17

 

 

 

Sweeney Todd Star Rating 9

 

 

A la vue du résultat, cela paraît évident, et pourtant Burton aura du divaguer pendant plus de 10 ans avant de revenir à ce qui fait l'acmé de ses chefs d'oeuvres, et livrer ici une des ses réussites majeures. Burton est mort, vive Burton !

 

Opéra dantesque, véritable tourbillon d'émotions, de gore et chansons à la réussite plastique éclatante, son Sweeney Todd est touché par la grâce des dieux, dès les premières secondes sonnées au glas d'un orgue puissant jusqu'à un ultime plan iconique et juste magnifique, parmi les plus beaux du maestro. La perte de Danny Elfman ne se ressent pas ici, le réalisateur se trouvant comme affranchi de certains de ses tics et innove même dans des mouvements de caméras inédits (pour un résultat plus ou moins heureux), surprend par une noirceur absolue sur toute la durée du film, et une violence graphique délectable. Occupant neuf dixièmes du métrage, les numéros musicaux laissent sans voix, ne déteignant jamais dans l'univers dépeint et permettant une adhésion immédiate du spectateur. Certains morceaux (Epiphany, My Friends, tout le final) touchent ainsi au grandiose. Comme d'habitude, Depp est parfait ce qualificatif peut tout aussi bien qualifier l'ensemble du cast, prodigieux dès son annonce.

 

Le film est bel et bien la pièce maîtresse attendue et si alléchante, une évidence qui se pose là dans la filmographie d'un bonhomme qui illustre là sa renaissance dans le sang et la crasse, une nouvelle page à ouvrir et à remplir.

L'avenir n'a jamais été aussi prometteur.